Un chat sur les genoux
Du matin au soir, je modèle la terre, je sculpte, je lisse , je peaufine. Mes pièces uniques, en grès cuit à haute température, sont issues d’un processus long de sculptures. J’ai toujours de la musique ou une série qui tourne sur un écran, comme beaucoup d’artisans qui travaillent seuls, je n’aime pas le silence. Je passe de longues heures à modeler, creuser, façonner, ciseler, décorer. Entièrement concentrée sur la pièce, totalement immergée dans le processus de création, corps et esprit complétement absorbés. Si je n’avais pas deux chats à la maison, je me serais bien souvent perdue dans les limbes….Car c’est toujours un chat qui me sauve. Il me rappelle qu’il faut faire des pauses, se lever pour lui ouvrir la porte pour qu’il sorte, et penser à regarder le ciel, se lever pour lui ouvrir la porte pour qu’il rentre, et penser à boire un verre d’eau ou se faire un thé, l’empêcher d’inventer des nouveaux raccourcis-claviers lorsqu’il bondit sur le bureau, ranger un peu mes outils pour qu’il fasse un câlin, pousser mes affaires pour qu’il trouve une place pour faire une sieste (en général collé contre un écran), se lever pour remplir sa gamelle et par extension, penser à manger soi-même, accepter de tout arrêter pour accéder à ses demandes de câlins et ainsi prendre le temps de dîner, de prendre sa soirée pour lire ou regarder un film, avec un chat sur les genoux ou dans les bras…ça va sans dire…. si je n’avais pas de chats, je ne mangerais pas , je ne boirais pas , je ne dormirais pas… Plus qu’une simple présence animale, c’est une véritable gymnastique qui m’est imposée par mes deux chats, un rythme de vie. Mes deux boules de fourrures douces ponctuent mes journées de travail céramique, et m’épargnent nombres de courbatures.
Je suis d’accord avec Gaston Lagaffe… et j’adore son chat.