Les « Kiminous »
En parallèle avec mon travail sur l’art floral japonais des plantes en pots alliant la céramique au vivant, j’ai commencé, en 2017, mes recherches pour ma série de ‘Kiminous’ en hommage à Utagawa Kuniyoshi , l’un des derniers maîtres de l’estampe sur bois Ukiyo-e de l’époque Edo, contemporain d’Hiroshige, qui aimait les chats. Aujourd’hui, elle occupe une grande part de mon travail de sculpture et est plus particulièrement liée à la fabrication d’émaux ‘shino’ et ‘temmoku’.
Lorsque Utagawa Kuniyoshi (1798-1861) se voit interdire, par les réformes Tenpō (1842-1846), les représentations de courtisanes, geishas et acteurs, il passe outre, en les représentant sous les traits de chats. J’admire l’expressivité de ses chats habillés de kimono et représentant la vie quotidienne des japonais de l’époque. Comme lui, j’aime partager mon atelier avec des chats qui m’inspirent et me fascinent.
Directement inspiré par les estampes de Utagawa Kuniyoshi, ce kiminou flâne la tête levée vers les étoiles, les pattes dans les poches de son ample kimono orné de dessins floraux.
C’est une pièce de grès, cuite à haute température en atmosphère réductrice, l’émail ‘shino’ recouvre par endroit un engobe traditionnel japonais (gosu) qui donne un effet métallique dans les parties où il est posé en épaisseur et dessinant les motifs floraux. Une fissure s’était formée dans la partie basse du kimono, sans endommager l’intégrité de la pièce. Elle a été comblée à la manière d’un « kintsugi » ce qui forme un ruban doré dans le pli du vêtement.
Comme les souris ne sont pas là, le chat danse…
Inspiré par la traditionnelle danse aux éventails japonaise, ce kiminou arbore un émail ‘temmoku’ aux nuances chaleureuses de brun et orange. Il évoque les fourrures de certains chats pas tout à fait noirs. Cet émail de haute température illustre parfaitement l’adage : « La joie se cache dans le mystère », tant le travail de recherche d’émaux est une quête merveilleuse et sans fin.
