Belles rencontres
Mon travail artistique est lié à de nombreuses rencontres improbables et merveilleuses.
J’ai découvert la céramique à 18 ans lorsque j’intégrais un DEUG d’arts plastiques. Le modelage m’a tout de suite plut et j’ai gardé la plus part de mes pièces réalisées pendant ce cursus, notamment une pomme qui s’ouvrait sur une fenêtre intitulée : logis de fée. Mes amis céramistes issus d’un parcours plus spécifique remarquent tout de suite mes habitudes liées à un apprentissage dit « beaux arts ». Toujours dessiner au préalable, monter mes formes aux colombins, préciser les détails avec des outils durs…
Même si j’ai orienté mes études sur le paysage et travailler dans la conception d’espaces publics pendant une vingtaine d’années, mes mains n’ont jamais oublié le contact de la terre , cette caresse indéfinissable , cette façon ancestrale de créer.
Entre 2006 et 2012, je me suis consacrée à la photo. Plusieurs expositions m’ont permis de montrer mon travail qui s’intéressait aux petits phénomènes naturels et aux artisans d’art.
Tantôt miroir de l’âme ou parure de grand joaillier, tantôt cristal éphémère ou musique enfantine, « Les couleurs de l’eau » se révélaient à travers la combinaison de 35 photos mettant en valeur la capacité de l’eau à nous surprendre et à nous émerveiller.
Accueillie au Château du Boschet (35), aux Jardins du Manoir d’Argences (50) et primée aux Rencontres photographiques Lumières du jour à Jacob-Bellecombette(73) en 2006 et 2007, cette exposition était accompagnée de textes évocateurs qui soulignaient la poésie des vues proposées.
Le verre est le secret du sable, du feu et de la sueur des hommes.
Tourangeau. Le disciple de la lumière. Compagnon vitrier. 1910-1985.
A l’origine de l’exposition « Secrets de sable », il y a ma rencontre avec Alain Steinmetz, verrier d’Art, lors de la manifestation « Les Arts du feu » à Rennes en décembre 2006. En août 2007, Alain Steinmetz m’accueille chaleureusement dans son atelier où je découvre, pendant trois jours, le travail du souffleur de verre. Mes photos s’attardent sur les mains de l’artisan toujours en mouvement à l’image de sa canne, sur les couleurs du feu donnant la vie au verre, sur la danse et la gestuelle de l’artiste accompagnant la naissance de chacune de ses œuvres.
Les 30 tirages originaux, signés et numérotés présentés en décembre 2007 au public des Arts du feu à Rennes ne constituaient pas un reportage sur la technique du verrier, mais formaient un recueil d’émotions sur l’art sensible de la création d’Alain Steinmetz.
Mon invitation à exposer à Rennes en 2007 et, plus tard, au Village d’Hiver de la Place Saint-Sulpice à Paris par les Ateliers d’Art de France en 2008, me fait renouer avec les monde des artisans d’art et ma rencontre avec Valérie Courtet, céramiste animalière, est l’occasion de me remettre à la pratique de la céramique. Sous la forme d’un échange de compétence, elle me redonne le gout de créer des objets en terre et je lui photographie ses pièces.
Mon mari travaillant en prestation de service, nous sommes amenés à déménager souvent. Lorsque je quitte l’Ille-et-Vilaine pour le Finistère en 2009, je me tourne plus particulièrement vers les techniques de l’enfumage qui m’ont été enseignées par Fanny Muller, spécialiste des effets d’oxydes et de l’enfumage en four ‘bidon’. Mes sujets de prédilections à cette époque : les chats, les poissons, les chouettes…. je ne savais pas encore que la sculpture animalière allait prendre autant de place dans ma vie.
Deux rencontres extraordinaires marquent mon installation en Normandie en 2015 et la transforme en véritable tournant dans ma passion de la céramique.
La première, avec les membres du Club Normandie Bonsaï à Ifs, est le point de départ de mon initiation à cet art japonais fascinant.
La seconde : avec Christine Brückner, céramiste spécialiste des émaux de cendres et présidente de l’Association ‘Terres d’échange’.
J’apprends et je partage énormément en quelques mois. Je me découvre une vraie passion pour la mousse, les arbres en pots, la recherche d’émaux. Je replonge dans ma créativité céramique.
Mes connaissances botaniques et ma formation à l’art du bonsaï me poussent naturellement à créer des céramiques liées à l’art floral japonais des plantes en pots. Je partage avec Christine Brückner, un véritable attrait pour le Japon. Nous créons ensemble, début 2017, l’enseigne Umeko sous laquelle nous explorons et réinventons les arts japonais. Au delà de la céramique, je crée pour cette enseigne : des tabliers à dos croisés et des mobiles en origami.