Le ‘Shino’ et les estampes d’Utagawa Kuniyoshi, une céramique pour raconter des histoires.
Premier émail blanc créé au Japon, le ‘shino’ va du blanc au roux foncé en passant par toutes les nuances du orange. Inventé vers 1573 ap J-C, fabriqué pendant une soixantaine d’année puis oublié jusqu’aux années 1940, il est redécouvert pendant des fouilles archéologiques et dès lors réinventé dans sa forme moderne au Japon, en Europe et aux États-Unis.
Considéré comme l’émail le plus imprévisible qui soit , il oblige à sans cesse mettre au point ses recettes. J’exploite sa belle transparence en décorant mes pièces au préalable avec des engobes japonais , les Gosu’. Ces décors , peints à mains levée, réapparaitront sous l’émail blanc qui aura pris des nuances fauves. Email de haute température, le ‘Shino’ sera nourrit par les flammes dans une cuisson en réduction en four à gaz.
Ma découverte, au Collège, des œuvres de Vincent Van Gogh m’a poussée à étudier le Japonisme et les maîtres de l’Ukiyo-e et plus particulièrement Utagawa Kuniyoshi (1798-1861). Lorsqu’ils subissent les réformes Tenpõ qui interdisent aux artistes de figurer des courtisanes et des acteurs, ses contemporains se tournent vers le paysage. Kuniyoshi choisi une manière élégante de contourner les règles en figurant ses personnages humains en chats.
Première inspiration pour ma série de chats en kimono, les estampes de Kuniyoshi sont pleines de poésie et mes chats en kimonos sont prétextes à histoires.